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Faillibilisme

Du latin médiéval fallibilis, « susceptible d'erreur », est le principe philosophique disant que les humains peuvent soutenir des croyances, attentes et compréhension du monde, pour une bonne part reconnues incorrectes, tant que des justifications permettent de les considérer de quelque valeur.


Usage :


Dans le sens le plus couramment utilisé du terme, le faillibilisme consiste à être ouvert à de nouvelles preuves qui contrediraient une position ou conviction précédemment tenues et dans la reconnaissance que « toute assertion justifiée aujourd'hui peut avoir besoin d'être révisée ou retirée à la lumière de nouveaux éléments de preuve, de nouveaux arguments et de nouvelles expériences » (1). Cette position est tenue pour acquise en sciences naturelles.

Dans un autre sens, il se réfère à la conscience de « la mesure dans laquelle nos interprétations, évaluations, nos pratiques et les traditions sont temporellement indexées » et sujettes (peut-être arbitraire) de flux et changements historiques. Un tel faillibilisme « sensible au temps » consiste en une ouverture à la confirmation d'une possibilité que l'on anticipe ou attend dans l'avenir.


Quelques faillibilistes font valoir qu'une certitude absolue relativement à la connaissance est impossible.


Contrairement au scepticisme, le faillibilisme n'implique pas la nécessité d'abandonner notre connaissance ; nous n'avons pas besoin de justifications logiquement concluantes pour ce que nous savons. Au contraire, c'est un aveu que, parce que la connaissance empirique peut être révisée par une autre observation, l'une des choses dont nous prenons connaissance pourrait éventuellement se révéler fausse. Certains faillibilistes font une exception pour des choses qui sont une vérité axiomatique (telles que les mathématiques et la connaissance logique). D'autres restent des faillibilismes ainsi, sur la base que, même si ces systèmes axiomatiques sont dans un sens infaillibles, nous sommes encore capables d'erreur lorsque nous travaillons avec ces systèmes. Qui plus est, selon les théorèmes d’incomplétude de GÖDEL, trouver un ensemble complet et cohérent d'axiomes pour toutes les mathématiques est impossible ; même les mathématiques possèdent des paradoxes comme le paradoxe du barbier. Le rationaliste critique Hans ALBERT fait valoir qu'il est impossible de prouver une vérité avec certitude, même en logique et en mathématiques. Cet argument est appelé trilemme de Münchhausen.


Critique :


Certains critiques du faillibilisme épistémologique prétendent qu'il repose sur l'axiome qu'il n'y a pas de connaissance absolue (objection parfois exprimée comme une contradiction : « Une chose est certaine : rien est certain »). Mais cela a été montré dès le début par Karl POPPER (voir article à son sujet) et d'autres comme étant une compréhension erronée : le faillibilisme ne nécessite pas une telle hypothèse et ne fait aucune assertion — de fait, sa méthode n'a aucun intérêt à démontrer une telle affirmation (2).


(1) Nikolas KOMPRIDIS, Two kinds of fallibilism, Critique and Disclosure, Cambridge, MIT Press, 2006, p. 180.

(2) Karl POPPER, The Logic of Scientific Discovery, Routledge, 1959, (1re éd. 1934).


Ensemble de l'article, extrait synthétique source Wikipédia FR, consulté le 04/02/19.




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