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Adelphité

  • 28 juil.
  • 3 min de lecture

Adelphe


Le terme adelphe (du grec ancien), est en français un nom neutre qui désigne une « personne issue de même parents », indépendamment de son genre. Il s'agit d'un mot épicène. *


Adelphité 


Lien de parenté qui unit les enfants nés des mêmes parents, sans distinction de genre. Peut également désigner un lien de solidarité ou d'amitié.


Un usage pratique


Ce mot peut ainsi être utilisé pour décrire le concept de frère/sœur de manière non genrée. Il est utilisable lorsqu'on ne connaît pas le genre de la personne dont on parle, mais également pour les personnes non binaires. De même, adelphité permet de désigner de manière non genrée une fraternité/sororité.  


Un usage politique


Au niveau politique, les termes adelphe et ses dérivés cherchent à dépasser ceux de fraternité et de sororité. C'est l'écrivaine, historienne et linguiste Florence Montreynaud, qui est à l'origine du terme « adelphité ». Elle explique qu'employer le terme « adelphe » c'est tout d'abord de rétorquer au terme de « fraternité », qui concerne précisément « les frères, et plus encore les frères d'armes », et par extension la « loi du plus fort », c'est-à-dire celle que le dominant exerce sur les dominé(e)s. À l'inverse, l'adelphité exprime un profond désir de changement, d'une nouvelle déclinaison possible. Pour la linguiste, cette notion d'adelphe serait une manière de repenser la lutte par-delà la binarité et sa disharmonie. « Florence Montreynaud- Pourquoi le mot "adelphité" pour remplacer "fraternité» ?  » (consulté le 24 août 2023)


« L'adelphité vient colorer la "liberté" et "l'égalité" de cette notion du "social" dans lequel nous sommes tous, et de l'élévation que nous désirons donner à notre action. Ce mot nous donne ainsi l'occasion de penser les choses autrement, de nous retrouver les uns les autres dans un profond sentiment d'harmonie. » Florence Montreynaud


Olga Volfson, journaliste et militante féministe, explique au journal Terrafemina : « Au début, je l'utilisais spécifiquement dans l'idée de pouvoir m'adresser aux personnes non-binaires. Aujourd'hui, je le vois aussi comme un mot neutre qui permet de s'adresser à tout le monde sans distinction de genre aussi bien pour éviter la formule binaire "frères et sœurs" que pour remplacer "camarades" ». Source : www.terrafemina.com (consulté le 24 août 2023)

 

*Mot épicène


Dans sa définition classique, le mot épicène désigne un nom commun de personne ou d'animal avec un genre, désignant tout référent quel que soit son sexe ou son genre (ex. : la personne, le bébé, la girafe).

Étymologie et histoire

L'adjectif « épicène » est un emprunt au latin classique epicoenus, issu du grec ancien epikoinos, « possédé en commun ».

La classe des noms « épicènes » a été introduite, à l'époque hellénistique, par les grammairiens grecs de l’école philologique d’Aristarque de Samothrace pour désigner un éventuel cinquième genre grammatical distinct tant des trois genres — le masculin, le féminin et le neutre — que de l'éventuel « genre commun ». La Téchnē grammatikḗ, un bref traité didactique de grammaire grecque que la tradition manuscrite attribue à Denys le Thrace, disciple d'Aristarque de Samothrace, expose la doctrine de l'école :

« Il y a trois genres : le masculin, le féminin et le neutre. Certains en ajoutent deux autres : le commun et l'épicène. » (Traduction d'après Jean Lallot).


En français


Le français compte deux genres grammaticaux : le masculin et le féminin. Les mots épicènes y sont minoritaires. Environ la moitié des noms désignant des humains sont du genre indifférencié, comme « journaliste » ou « juge ».

La terminologie employée en grammaire française diffère de la terminologie des grammairiens grecs : le fait pour un mot d’être identique pour les deux genres grammaticaux est appelé l’épicène en français, mais le « genre commun » en grec ancien ; le fait pour un mot d’un genre grammatical donné de pouvoir désigner indifféremment des individus de tout sexes ou genre social est appelé le masculin générique en français, mais l’« épicène » en grec ancien.

Le genre grammatical ne doit être confondu ni avec le sexe ni avec le genre social du référent. Ainsi une perdrix, qui est du genre grammatical féminin, est un mot épicène qui peut aussi bien désigner un individu mâle que femelle.

 

Source article : extrait modifié source Wikipéria FR, consulté le 27/07/25

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